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Thème de notre festival: LA LUNE
jardiner avec la Lune |
Les romains l'appelaient Luna, les grecs Selene ou Artemis, et elle avait encore bien d'autres noms dans d'autres mythologies.
En raison de sa taille importante, la Lune est parfois considérée comme une planète tellurique avec Mercure, Vénus, la Terre et Mars.
Les forces gravitationnelles entre la Terre et la Lune provoquent des effets intéressants: une des plus manifeste est le phénomène des marées. L'attraction gravitationnelle de la Lune est plus importante sur le côté de la Terre le plus proche de la Lune et plus faible sur le côté opposé. La Terre n'étant pas totalement rigide (et plus particulièrement les océans), elle s'étire légèrement le long de la ligne Terre-Lune. De notre point de vue sur la Terre, on peut observer deux renflements, un dirigé dans la direction de la Lune et l'autre dans l'opposée. L'effet est plus important sur l'eau que sur la croûte solide et les renflements dans l'eau sont donc plus importants. De plus, le fait que la Terre tourne plus vite que la Lune ne parcourt son orbite, les renflements font un tour de Terre environ une fois par jour, ce qui donne deux marées par jour (marée haute et marée basse).
Mais la Terre n'est pas non plus totalement fluide; en effet, la rotation de la Terre entraîne les renflements et ceux-ci ne se situent plus directement dans l'axe Terre-Lune. Cela signifie que les forces entre la Terre et la Lune ne s'exercent pas exactement selon cet axe, ce qui produit une "torsion" de la Terre et une force d'accélération sur la Lune. La Terre ralentit son mouvement de rotation tandis que la Lune s'éloigne progressivement de la Terre. Cet effet est néanmoins imperceptible à l'échelle humaine: la Terre voit ainsi augmenter sa période de rotation de 1,5 millisecondes par siècle alors que la Lune s'éloigne de 3,5 centimètres par an. L'effet opposé se produit sur des satellites qui ont des orbites rétrogrades tels que Phobos et Triton.
Presentation O.Grasset
Olivier Grasset,
Ce chercheur nantais est dans les lunes
directeur adjoint du labo de planétologie de Nantes, a rendez-vous en 2020 à 700 millions de kilomètres d'ici, avec Ganymède.
Olivier Grasset travaille au laboratoire de planétologie de l'université, où il prépare une mission d'exploration sur les lunes de la planète Jupiter. Mission défendue devant le Congrès américain.
Portrait
Entre deux rendez-vous avec ses collègues de la Nasa, l'agence spatiale américaine, et une escale à Vienne, Olivier Grasset est un homme pressé. En 2020, il a rendez-vous à 700 millions de kilomètres de la Terre, avec la grosse Ganymède. Pas vraiment le genre de conquête facile. Cette lune dodue et glaciale évolue dans la lointaine périphérie de Jupiter, la plus gigantesque planète du système solaire, à la radiation foudroyante. « C'est l'enfer, là-bas », dit-il avec délice.
Moitié Tintin, moitié Tournesol, Olivier Grasset, directeur adjoint de l'Institut de planétologie et géodynamique de Nantes (1), est chargé par l'Agence spatiale européenne (Esa), conjointement avec la Nasa, du volet scientifique d'une mission d'exploration vers le système de Jupiter.
Deux engins, l'un américain, l'autre européen, décolleront de concert en direction de Jupiter qui recèle, peut-être, les secrets des origines de l'univers. Après un tortueux voyage de six années, les deux sondes devraient arriver dans la grande banlieue de Jupiter en 2026. Elles vont ainsi poursuivre, pendant deux ans, le travail mené par les sondes qui les ont précédées depuis 1973 comme les Pioneer, Voyager mais surtout Galiléo, seul engin à avoir véritablement orbité Jupiter de 1995 à 2007.
C'est à partir de cette mission américaine que les scientifiques se sont intéressés de près aux grandes « lunes » Io, Callisto, Ganymède et Europe, déjà observées par Galilée en 1610. Europe sera sous l'oeil américain tandis que Ganymède passera sous la loupe de la sonde européenne. Physiciens et astrobiologistes s'intéressent à la présence très probable d'océans qui, sous une épaisse couche de glace, recouvrent ces satellites gelés.
« Des lieux habitables »
Dans les profondeurs de ces océans, la température serait pourtant proche de celle des grands fonds terrestres au moment du passage des premières molécules organiques aux protocellules. « Cela en fait des lieux habitables du point de vue scientifique. »
Le sujet est sensible puisque les chercheurs veulent éviter à tout prix que les sondes ne s'écrasent sur ces satellites, afin de proscrire toute contamination accidentelle. En février, Olivier Grasset, qui travaille depuis deux ans sur ce projet, s'est rendu devant le Congrès américain pour soutenir cette aventure américano-européenne.
Étonnante destinée pour celui que les études avaient initialement conduit vers l'agronomie. C'est finalement au hasard des concours qu'il devient ingénieur et géologue. « Je ne me voyais pas bien travailler dans la recherche pétrolière ou la construction d'autoroutes. » C'est finalement sa rencontre avec l'astrophysicien franco-canadien Hubert Reeves, auteur de Poussières d'étoiles et grand vulgarisateur scientifique, qui a modifié son orbite professionnelle.
Après un séjour d'un an et demi aux États-Unis dans le cadre de son doctorat, il atterrit à Nantes dans le laboratoire de planétologie naissant. « Nous sommes maintenant reconnus internationalement pour notre travail sur les lunes gelées. C'est d'ailleurs en raison de cette expertise que nous avons naturellement été impliqués dans le projet Ganymède. » À près d'un milliard d'euros, c'est l'expérience la plus coûteuse de l'Agence spatiale européenne. « Mais vous savez, un an d'activité du Centre national d'études spatiales, c'est une journée de chiffre d'affaires de la Française des jeux. »